Par Christophe Mangelle et Hugolin Poisot – Photos de Philippe Matsas

À la une

    Nous sommes dans les débuts de la fin d’après-midi en pleine interview, et malgré notre occupation, durant un instant le silence se fait et tout s’arrête. Nous avons tous la tête tournée vers cet homme, celui qui se tient à quelques mètres devant nous et qui vient de faire son entrée. Lunettes de soleil, chemise blanche, manteau de cuir et les mains parées de bagues, humblement Jean-Claude Jitrois s’assoit et patiente le temps que nous voulions bien lui accorder le nôtre. La fatigue s’évanouit en même temps que son aura se précise. Nous ne le savons pas encore mais nous allons être invité à entrer dans un monde qui ne se raconte qu’au travers d’anecdotes et de digressions. Univers solitaire habité de centaines de rencontres prestigieuses, toujours en quête d’aller de l’avant en sachant pertinemment que tout ne fait que se reproduire. Toujours à l’écoute, ce jour-là, cet homme nous a parlé de sa vie faite d’instants, sans probablement se soucier qu’il nous en offrait un. 80 ans, shooter de vodka à la main et baskets aux pieds ; ambiance feutrée de l’hôtel Vernet, il se confie. Un livre pour se rendre hommage Ma peau se souvient (Fayard), pensé comme un héritage. Le couturier, inventeur du cuir stretch, nous partage le chapitre d’une vie extraordinaire.

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