L.A catastrophe
17 janvier 2025

Par Alexandre Latreuille – Photo générée avec l’intelligence artificielle
Article offert par LA FRINGALE CULTURELLE
À la une
L’inventaire des pertes, tant pour l’art contemporain que pour le patrimoine, est lourd depuis l’incendie historique qui a ravagé plusieurs quartiers de Los Angeles, dont le très chic Pacific Palisades.
Numéro 105 - 17 janvier 2025
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“Comme l’explique Simon de Burgh Codrington, directeur de Risk Strategies, au site ARTnews : « C’est probablement l’une des pertes artistiques les plus importantes jamais enregistrées en Amérique. »“
Les feux continuent de faire rage à Los Angeles, marquant cet incendie comme le plus violent qu’aient connu les États-Unis, surpassant même celui de Chicago en 1871. Les habitants pleurent leurs morts, les survivants déplorent des maisons réduites en cendres, tout comme la végétation luxuriante qui faisait la beauté de la ville californienne. Mais ce n’est pas tout : la mégalopole est également en deuil pour une quantité inestimable d’œuvres d’art parties en fumée. Comme l’explique Simon de Burgh Codrington, directeur de Risk Strategies, au site ARTnews : « C’est probablement l’une des pertes artistiques les plus importantes jamais enregistrées en Amérique. »
Los Angeles n’est pas seulement la capitale du cinéma, source de fascination mondiale. La Cité des Anges avait su s’imposer dans le marché lucratif de l’art. À Pacific Palisades, par exemple, de nombreux ateliers d’artistes ont brûlé, emportant avec eux des œuvres précieuses. Le peintre Alec Egan a confié au New York Times avoir perdu toutes ses toiles qu’il conservait dans sa maison. De son côté, Camilla Taylor évoque « un tas de ruines » à la place de son atelier, où elle gardait des centaines d’estampes, dessins, et sculptures en métal, céramique et verre, dans sa maison d’Altadena, également touchée par les flammes.
Certaines histoires ont toutefois une issue plus heureuse, comme celle du grand mécène Lionel Sauvage. Bien qu’une toile de Guillaume Bresson ait été détruite, les 150 toiles du célèbre peintre Watteau ont été sauvées. L’homme, qui confie avoir toujours redouté les incendies, doit bientôt prêter cette collection au musée Condé de Chantilly pour une exposition sur le maître prévue en mars.
Le patrimoine n’a pas été épargné non plus : de nombreux bâtiments emblématiques ont été détruits, notamment la célèbre Will Rogers Ranch Foundation ou encore la Maison Keeler, conçue par l’architecte Ray Kappe en 1991. En revanche, la Villa Getty, qui abrite 44 000 antiquités, a été miraculeusement épargnée.
Dresser une liste exhaustive des pertes s’avère malheureusement difficile ici. Tandis que l’attention médiatique se concentre sur les célébrités ayant perdu leurs villas, les acteurs du marché de l’art se montrent plus discrets. Pourtant, tous les artistes impactés par le drame ne disposent pas des moyens pour se reloger. Une cagnotte, lancée sur GoFundMe, a déjà permis de récolter 194 000 dollars pour leur venir en aide.
Exprimer une empathie pour ces pertes, qu’elles touchent l’art ou le patrimoine, est une des composantes essentielles de notre humanisme.
“Exprimer une empathie pour ces pertes, qu’elles touchent l’art ou le patrimoine, est une des composantes essentielles de notre humanisme.“