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Elizabeth II : une icône de la pop culture ?

Nous avons demandé à la journaliste Marion L’Hour qui, l’an dernier, a publié un livre audacieux et amusant en ayant imaginé les pensées fictives de la Reine, My Diary, le journal intime de la reine (Flammarion).

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Avec la mort d’Elizabeth II survenue hier, c’est une page de l’Histoire du Vingtième Siècle qui se tourne. Même les républicains que nous sommes pouvons apprécier le dévouement que la Reine a mis à remplir sa mission. De Tel Aviv à Johannesburg, de Rome à Moscou, tous les titres de presse dans le monde font la une sur la Reine disparue à 96 ans. Le titre Vanguardia, en Espagne dans la région de la Catalogne a même osé titrer, La reine du monde. Durant son règne de soixante dix ans, elle a connu sept Papes, quinze Premiers ministres britanniques, de nombreux présidents français, etc. Et elle a aussi été un sujet et objet pour la culture populaire. De nombreux témoignages tels que ceux de Sting, Paul McCartney, Elton John ou J.K Rowling ont tous confié qu’elle était un symbole positif et constant de la Grande-Bretagne dans le monde. Alors, comme le fut Marilyn Monroe, Elizabeth II était-elle une icône de la pop culture ?

La journaliste Marion L’Hour. Paris, le 21 septembre 2021, à l’hôtel de Sers. Photo de Mathieu Génon pour La Fringale Culturelle.

LFC : Quand les Sex Pistols interprétaient God save The Queen en 1977 ou encore en 1985, quand Andy Warhol se servait de l’image de la Reine pour être, citons-le, « au moins aussi célèbre qu’elle », pensez-vous que la Reine a su, avec intelligence, retourner cette expression libre de la pop culture pour valoriser la monarchie ?

MH : Oui. Et je pense que tout cela l’a transformée aussi en objet de la pop culture. Par exemple, nous avons tous l’image de la statuette d’elle avec la main qui tourne, objet de drôlerie qu’on peut tous s’acheter dans de nombreux magasins au Royaume-Uni. Ce n’est pas une statuette officielle ; c’est un simple goodies. Mais elle a laissé faire car elle est un objet de l’Histoire. Elle était la femme la plus photographiée du monde donc elle a saisi l’importance de son image pour entretenir la monarchie. Dernièrement, à l’occasion du jubilé en juin dernier, nous l’avons tous vue prendre le thé avec l’ours Paddington. Nous sommes dans une époque des réseaux sociaux et du personal branding, donc l’acte de se transformer soi-même en marque. Je crois qu’elle a appris à faire ça avec retenue et intelligence au fil de son règne. 

Elizabeth II a fait entrer la royauté dans l’ère du numérique.

LFC : Finalement, Elizabeth II a-t-elle été la première influenceuse du monde ? 

MH : Exactement, elle a fait entrer la royauté dans l’ère du numérique. Évidemment, c’était peut-être plus facile car il n’y avait pas Twitter ou Instagram il y a soixante-dix ans. Cependant, elle a réussi à entretenir une image sur les réseaux sociaux tout en gardant un mystère autour de sa personne. Alors que le quotidien de la Reine était sans doute majoritairement plus banal que ce que nous pouvons imaginer par fantaisie. 

La Reine était-elle une icône de mode ?

MH : Oui, absolument. Lorsqu’elle a rencontré son habilleuse Angela Kelly, elles ont construit une image en choisissant toutes les couleurs pop plutôt acidulées avec cette idée principale – en anglais To be seen to be believed – littéralement, être vue pour être crue, pour ressortir au milieu d’une foule. Ensuite, elle transmettait peut-être des messages avec la couleur qu’elle portait comme, par exemple, lors de son allocution au moment du Covid-19, où vêtue de vert, elle évoquait l’espoir d’un futur meilleur. Le vert étant la couleur de l’espérance. Néanmoins, il y a eu quelques doutes quant à sa tenue bleue et son chapeau bleu décoré par des étoiles jaunes, lorsqu’elle était apparue après le Brexit. Angela Kelly avait explicité que c’était un…hasard. Quoi qu’il en soit, nous ne saurons jamais. Le mystère persistera comme chez toutes les icônes. Enfin, l’accessoire, le chapeau était comme le substitut de sa couronne car moins lourd à porter. Ainsi, grâce à la mode, elle était présente et même omniprésente et était identifiée en tant que Reine. 

Elizabeth II incarnait l’Histoire.

LFC : Comment voyez-vous le règne de Charles III ? 

MH : Si c’était une couleur, je penserais au vert pour la couronne. Car il est intéressé par la cause environnementale. Ça, c’est peut-être un peu nouveau même si Elizabeth avait déjà mis la pression sur ce sujet-là lors de la COP 26. Peut-être que cela le sortira aussi de la cruelle image qui lui colle à la peau depuis la mort de Lady Diana survenue le 31 août 1997. 

LFC : Enfin, petite question en écho à votre ouvrage ; qu’elles auraient pu être les derniers mots écrits de la Reine dans son journal intime ? 

MH : Ça, c’est difficile (rires). Par rapport à mon émotion, Elizabeth II incarnait l’Histoire. Moi, en tant qu’auteure, j’aurais souhaité la rencontrer pour savoir si elle était vraiment autant déchainée que je l’imaginais dans mon livre.  De plus, j’admets que c’est un objet de fiction qui disparait. Quant aux derniers mots que je lui aurais fait écrire, je pense à une forme de satisfaction d’avoir bien travaillé et d’avoir fait son devoir en toute sérénité, sans prétention. Et d’être heureuse de retrouver son époux.  

À lire aussi dans le numéro 15 l’interview de Marion L’Hour, pour commander :

Et à découvrir aussi le livre de Marion L’Hour, My Diary, Le journal intime de la reine, Flammarion :

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